« Un jour, une fée venue du Limousin, arrivée sur le sommet de la colline et découvrant une région lumineuse se serait écriée : « c’est donc ici CHASSANUEE ? » . Et sous l’effet de la superbe, laissa échapper les cinq cailloux qu’elle transportait , les cinq pierres situées sur la route de ST MARY. »
Chasseneuil sur Bonnieure , vient du Gaulois CASSANOIALOS signifiant « clairière de chênes ».
A l’époque Romaine, Chasseneuil a été la proximité de deux voies importantes, Agrippa et celle de Terne , voie allant aux termes de Chassenon , lieu que je développerai dans un autre billet.
Mais Chasseneuil est surtout connu pour ses nombreux actes de résistance lors de la deuxième guerre mondiale. En 1940, le département est coupé en deux par la ligne de démarcation.
Appauvrie, affamée, pillée, exploitée par l’occupant Allemand , la Charente ouvre les yeux lorsqu’ils instaurent le service du travail obligatoire (STO) afin de faire tourner la machine de guerre allemande .
Le Colonel André Chabanne, instituteur, dit « blanqui », est mobilisé et sera fait prisonnier. Il tente de s’évader à plusieurs reprises , la quatrième sera la bonne. Il parcourra 600km à pied et que de nuit afin de rejoindre notre région.
Il rencontre en 1943 Hélène Nebout , institurice également , dit « chef Luc » qui entre progressivement dans la résistance en 1941, à la demande de deux Anglais lui demandant de faire passer des messages .
A l’origine , Guy Pascaud , dit you », installe un premier groupe dans « le gourbi » , cabane de chasse au milieu des bois . Cette même année 1943 , ils créent à eux trois le maquis de Bir’ Hacheim , nom donné par le résistant Claude Bonnier dit « hypoténuse » , responsable du sud ouest région B. Trahi , il sera arrêté par le chef de la Gestapo de Bordeaux . Il sera mit en cellule après un premier interrogatoire où il ne dira pas un mot. Enfermé , il en profitera pour mettre fin à ses jours en avalant une capsule de cyanure.

Jacques Nancy, dit « sape », arrive en Charente avec Bonnier en 1943. Il est responsable de la section spéciale sabotage. Il formera 70 équipes.
René Chabasse assure l’organisation d’atterrissage , assurant la liaison France-Londres .Il sera dénoncé et abattu en pleine rue par un soldat allemand en tentant de s’échapper .

L’organisation voit son nombre de résistants augmenter , faisant du maquis de Bir’ Hacheim l’un des plus important du pays.
Le 22 mars 1944, les Allemands vont profité du jour de foire afin de faire un tour de force majeur, et imposer leur autorité . la ville est encerclée par 2000 hommes, et interdit tout ceux qui sont restés au domicile d’en sortir pendant l’opération . Les Allemands vont fouiller maison par maison à la recherche d’armes et de maquisards. Ils ne trouveront rien. Cependant il arrêteront 127 personnes dont Guy Pascaud . Celui ci déporté, reviendra en 1945 sein et sauf des camps . Excepté quelques personnes qui seront libérées , les autres seront torturées , fusillées ou déportées.
Le maquis de Bir’Hacheim membre de l’AS sous le numéro 18, aura permis de nombreux bombardements stratégiques comme les gares, aérodromes etc…et d’innombrables coupures de voies de communication, empêchant ainsi tout renfort contre le débarquement .
A la fin de la guerre, Le Colonel Chabanne sera à l’origine de la construction de la nécropole et du mémorial de Chasseneuil , grâce au don d’un terrain fait par Edouard Pascaud , maire de la ville et à son fils Guy futur sénateur de la Charente .
C’est l’architecte Fernand Poncelet qui imagina l’œuvre réalisé par Georges Giraud, Raoul Eugène Lamourdedieu et Emile Antoine Peyronnet
Inauguré en 1951 par le président de la République Vincent Auriol, sa crypte accueille les principaux chefs des maquis Charentais . Leur bravoure reste un exemple pour tous.
Aujourd’hui la maison de la résistance de Chasseneuil accueille un musée à leurs mémoires très riche d’ enseignements.

L’office du tourisme des lacs de haute Charente met à disposition du public avec le concours des acteurs de la région, un parcours initiatique ,de 4 à 5km , le sentier de la mémoire de Bir’ Hacheim.
La vidéo de mon petit périple à Chasseneuil sur Bonieure.